Discours prononcé par Benoit Deschamps 1er échevin à l'occasion du
64 ème anniversaire du combat de Wodecq
Mesdames , Messieurs ,
Chers représentants des sociétés patriotiques ,
Quand on évoque devant moi la seconde guerre mondiale , il y a quelque images qui s'imposent à mon esprit.
Plusieurs sont directement reliées à la triste histoire d'Ellezelles à cette époque .
Il y a bien entendu ces images insoutenables de corps décharnés et de fantômes humains à la libération des
camps de concentrations. Ces camps dans lesquels tant de nos concitoyens ont perdu la vie.
Mais il y a aussi l'image terriblement impressionnante de ces cercueils alignés sur le parvis de l'eglise st Pierre
à Ellezelles. Eglise ce jour là trop petite pour accueillir la foule venue rendre un dernier hommage à cette
jeunesse fauchée un beau jour de septembre dans les champs qui nous entourent.
Ces jeunes hommes avaient quitté leurs familles pour participer à leur manière à l'effort de libération
national en chassant les dernières unités allemandes qui occupaient encore notre village.
Mais le combat était trop inégal entre ces volontaires , peu entrainés , armés principalement de leur courage et
ces troupes d'élite , aguerries par quatre années de combats féroces.
Nos jeunes n'eurent aucune chance et vinrent mourir ici. Offrant leur vie pour le pays qui les avait vu naître ou,
comme dans le cas de ce résistant polonais, qui leur avait accordé l'asile.
Telle est la triste histoire qui s'est déroulée dans cette belle campagne et s'est achevée sur le parvis de st Pierre.
Pour leurs familles, ce fut une déchirure sans nom. pour le village une catastrophe que nous commémorons à
cette heure.
Que retenir de cet épisode de notre histoire qui puisse éclairer le présent et rendre le sacrifice de ces braves
plus actuel ?
Qu'ici ce sont des Belges, de Wallonie et de Flandre, un Polonais aussi, qui ce sont unis pour combattre
l'envahisseur et ces principes barbares et racistes.
Que de manière plus générale, c'est l'alliance des nations démocratiques qui est venue à bout du totalitarisme
nazi. Que leur union à fait la force de leurs armes.
A l'heure où, aux frontières de l'Europe les Russes nous refont le coup des Allemands des Sudètes, en, soit
disant défendant les Russophones Georgiens, nous devons nous rappeler les leçons de Munich, mais aussi
de Versailles.
Personnellement, j'en retiend deux :
Un : La faiblesse n'a jamais entrainé le respect.
Deux : La force ne doit jamais se montrer arrogante.
Puissent nos dirigeants, tant régionaux, que nationaux et Européens garder ces deux préceptes en tête lors
des négociations qu'ils auront à mener ici et plus à l'Est.
Ils honoreront ainsi, sans le savoir, la mémoire de ceux qui sont tombés ici.
C'est le voeu que je forme avec vous aujourd'hui.